Si l’on pouvait commenter l’actualité politique du moment, façon Tour de France sous mescaline, cela donnerait une diatribe de cet acabit :
"Après avoir été longtemps dans le grupetto pendant 4 ans, François Hollande se décide enfin à avoir la soquette légère en devançant Martine Aubry dans les préférences des sympathisants de gauche. Il recueille ainsi 42% des suffrages contre 34% pour son adversaire. Les deux leaders ont ainsi réussi à faire le trou en laissant Royal (13%), Valls et Montebourg (4% chacun) rouler sur la jante. Mais Aubry peut encore ajuster, en suçant la roue de son rival avant le résultat décisif de la primaire socialiste. Reste à savoir si Chirac votera bel et bien pour son poulain corrézien, si ce dernier continue à avoir des chaussettes en titane.
Pendant ce temps-là, Nicolas Hulot s’apprête à bâcher, en lâchant le maillot vert pour nourrir d’autres ambitions en dehors d’Europe Ecologie. Le célébrissime ex-chroniqueur de l’extrême se "sent rejeté par la famille (écologiste) et va en tirer toutes les conséquences". Mais il ne se décidera à mettre la flèche pour monter dans la voiture-balai "qu'à la fin du mois d'août".
Du côté de l’Elysée, Sarkozy en chasse-patate dans les sondages se met à compter les pavés, suite à sa récente mise en cause dans des contrats libyens avec son Ministre de l’Intérieur qui, une fois de plus, aura fait reculer la côte du Président actuel à pas de Guéant. En 2007, un contrat de 33 millions d’euros a été ainsi conclu avec la marine lybienne, avec une commission de pas moins de 4,5 millions d’euros pour l’intermédiaire libyen. Quelques mois plus tard, la libération des infirmières bulgares aurait été principalement obtenue grâce à l’intention de la France de "renforcer sa coopération bilatérale, dans le domaine du développement technologique, du nucléaire civil, de la défense et de la formation" avec la Libye, comme l’atteste un courrier du 20 juillet 2007 signé Claude Guéant.
A l’extrême-droite du peloton, Marine Le Pen continue à avoir un bon de sortie accordé gracieusement par ses adversaires, en dépit des sempiternels dérapages verbaux de son père. Le président d’honneur du FN a ainsi stigmatisé la "naïveté" de la Norvège face à une "immigration massive" qui lui semble plus grave que les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik qualifiées "d’accident". Ces propos relativisant les évènements dramatiques d’Oslo ont provoqué un véritable tollé à gauche comme à droite et certaines voix ont sommé la présidente du Front National de s’exprimer sur l’incident. Mais Marine Le Pen, loin de rouler dans le jardin, a préféré garder le silence en dénonçant une simple « récupération politique » de la gauche.
En conclusion de cette ballade cycliste improvisée, malgré toutes les bosses qui jalonneront le parcours chaotique de la course à l’élection présidentielle, gageons que chaque candidat saura monter gros braquet pour tirer sur la meule et remporter le maillot jaune."
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