Chroniques d'une pieuvre

11 questions @lorelei_blue

Lorelei Blue a accepté de répondre à 11 questions sur le fil de Twitter, ses réponses sont à la hauteur de sa poétique réputation, je vous laisse seuls juges.

1/ Si tu étais un conte de fées qui finit mal, lequel serais-tu ? (oui je sais ça commence bien ^^)

Je serais sans doute Edward Scissorhands. Parce que je n'aime pas la neige. Et que dans ce conte-film elle est synonyme de rejet et de renoncement.

2/ Si tu devais embarquer un twitto sur une île déserte, qui est-ce que ce serait ? Pourquoi ?

 Je n'ai pas rencontré assez de twittos pour que mon choix soit judicieux ou significatif. Et puis, comment rencontrer mon Vendredi (ou mon Dimanche oisif si Vendredi est occupé) si je n'y suis pas seule, sur cette île?

3/ Si tu devais être une devise, laquelle serait-elle ?

Celle de l'ordre de la Jarretière.
Et pas uniquement pour le premier degré.

4/ Si tu étais une recette de cuisine immangeable, laquelle serais-tu ?

Des vessies de porc marinées au vinaigre de miel.
Ou des râbles de chaton sauce chien.

5/ Si tu avais dû être une star déchue, qui aurais-tu choisi ?

Elizabeth Taylor. Parce que le violet des yeux reste intact malgré la déchéance.

6/ Si tu avais été une rock star, quel nom de scène aurais-tu choisi ?

Lorelei Lee, ayant déjà été pris par une actrice de porn, je dirais Norma Blue.

7/ La chanson de tes vingts ans, quelle était-elle ?

Elle est en anglais. C'est du David Bowie. Ou du Iggy Pop. Ou du T-Rex. Ou du Lou Reed.
Un mélange de Letter to Hermione avec Perfect Day et Lust for Life.

 8/ Si tu devenais président de la République, quelle serait ta première réforme ?

Une vraie réforme de l'Education Nationale. Un vrai audit. Une vraie concertation avec les enseignants. Et aussi les élèves. Et sans doute la construction d'établissements autres que les lycées dit "généraux" ou ceux dit "professionnels".

 9/ Si tu étais un bouquin râté, lequel serais-tu (interdiction de mentionner le mien, merci ;) ?

Je suis une piètre lectrice, en ce sens que lorsque je commence un bouquin, je vais jusqu'au bout, en espérant toujours qu'il va y avoir un passage, un rebondissement qui me donnera raison d'avoir perserveré. Alors, pour me permettre de juger qu'un bouquin est "raté" j'ai encore du chemin à faire.    

 10/ Si tu devais ressusciter quelqu'un, de qui s'agit-il et pourquoi ?

Ma grand-mère. Elle est morte sans que je puisse lui dire à quel point elle comptait pour moi. Et en voulant me préserver de sa disparition, on m'a presque empêchée d'en faire mon deuil. J'aurais deux-trois trucs à lui dire. (et des arrières petits-enfants à lui présenter)

 11/ Quel est ton moteur dans la vie (autre que celui de répondre à ces questions subtiles, bien sûr) ?

Le rêve. Une des mes phrases fétiches est de Virginia Woolf: "La vie est un rêve. C'est le réveil qui nous tue."

11 questions @ Theia..

Theia__ a accepté de répondre à mon questionnaire suite à la patate chaude lancée par MissBlogdel qui consiste à poser 11 questions à 11 personnes en leur demandant de répercuter à leur tour 11 questions vers 11 vict... personnes de leur choix. Ci-joint ses réponses.

1/ Si tu étais un conte de fées qui finit mal, lequel serais-tu ? (oui je sais ça commence bien ^^)

Pour les contes de fées, hormis les variantes de Disney qui terminent toujours bien, les premières versions écrites étaient plutôt cruelles.           

Donc,  je serais la «Belle au bois dormant » entourée d'une tripotée de gamins, tout de suite, ça casse le côté glamour.

2/ Si tu devais embarquer un twitto sur une île déserte, qui est-ce que ce serait ? Pourquoi ?

 @OliverTweett il me supporte depuis le début, donc à mon humble avis, il serait capable de me tolérer sur une ile déserte (attention RIEN DE SEXUEL !  Quoi que à la fin ? Enfin tout dépend du temps que tu restes aussi)

3/ Si tu devais être une devise, laquelle serait-elle ?

Avance et ne te retourne PAS (surtout après avoir bu)

4/ Si tu étais une recette de cuisine immangeable, laquelle serais-tu ?

Le FOIE cuisiné au vinaigre. BEURK

(Je cachais les boules de viande dans ma bouche comme un hamster, pour ensuite recracher derrière le dos des Adultes, maligne hein ! ).

5/ Si tu avais dû être une star déchue, qui aurais-tu choisi ?

Marilyn Monroe.

6/ Si tu avais été une rock star, quel nom de scène aurais-tu choisi ?

 Mets Tes Boules Quies.

7/ La chanson de tes vingts ans, quelle était-elle ?

« C’est la vie » de Robie Nevil

 

(j’étais fan de sa coupe de cheveux)

 8/ Si tu devenais président de la République, quelle serait ta première réforme ?

Faire reconnaître Twitter d’utilité publique. (ça calme hein !)

 9/ Si tu étais un bouquin râté, lequel serais-tu (interdiction de mentionner le mien, merci ;) ?

 La Revanche d’une pieuvre ? Ah non la Chronique d’une tentacule ?

Sinon « Rater Sa vie » de  Benjamin Anseaume      

 10/ Si tu devais ressusciter quelqu'un, de qui s'agit-il et pourquoi ?

Mon grand-père ce grand homme.

 11/ Quel est ton moteur dans la vie (autre que celui de répondre à ces questions subtiles, bien sûr) ?

La vie elle-même.

Confidence pour confidence

Vous connaissez les chaînes de solidarité bidons ? Là il s'agit de répondre à 11 questions moisies venues de nulle part puis de refourguer le bébé avec l'eau du bain à 11 nouvelles victimes. Comme j'ai été taguée par MissBlogdel sur Twitter (traîtresse), je vais répondre à ses onze questions avant de dégainer les miennes.

 

 

1 – Je te sers un verre, tu bois quoi ?

Je ne bois pas d'alcool, mais je dirais un verre de Mojito pour le refiler de ce pas à Missblogdel.

2 – Qui es-tu, en 3 mots ?

Sensible, drôle et espiègle.

3 – Combien de fois par jour, te brosses-tu les dents ?

2 fois par jour et tant pis pour la feuille de salade coincée entre deux molaires entre midi et deux.

4 – As-tu un talent caché dont tu voudrais nous parler ici ? Ne dis pas non, en toute personne il y a du talent, allonge toi sur le divan et dis nous tout ?

Je sais chanter Cumbaya en trois langues sinon, j'aime écrire, mon petit plaisir personnel. La première étape, c'est de choper la bonne idée (ce qu'il y a de plus difficile) et une fois que c'est fait, se câler avec l'ordinateur dans un coin qu'on aime bien pour dérouler sa commande du jour.

5 – As-tu déjà volé quelque chose ? Si oui, quoi ? Eprouves-tu des remords ?

Un jour, je suis rentrée dans un magasin de chaussures avec des shoes complètement déglinguées. J'ai pris une paire et les ai mises à mes pieds. Personne ne m'observait. J'ai mis les chaussures déglinguées à la place des neuves dans la boite et je me suis barrée avec ma dernière acquisition frauduleuse aux pieds sans rien dire à personne. Est-ce que j'éprouve du remords ? Non. J'ai même trouvé ça jouissif. Depuis, je retourne constamment dans cette boutique, l'accueil et le manque de vigilance m'y sont très chers.

6 – Si tu pouvais être quelqu’un de connu(e) autre que Missblogdel, qui serais-tu ? Pourquoi ?

J'aurai bien aimé être Bernard Pivot. Outre" Apostrophe" que j'adorais où il posait son fameux questionnaire en cours d'émission, son amour pour les livres et les écrivains à l'époque m'ont faite rêver. Depuis, on a pas fait mieux en matière d'émission littéraire.

7 – Aimes-tu le boudin noir ?

Ah oui j'adore avec des pommes et une bonne purée, c'est royal (mais c'est quoi ces questions, sérieux ?)

8 – Quel est ton plus beau souvenir ? Pourquoi ?

Un coucher de soleil dans le Neguev. Tout était rose. Le soleil, le sable, la tronche de mon mec de l'époque, la façon dont j'entrevoyais la vie. J'adore cette période. J'avais 20 ans. Tout était possible.

9 – Si je te dis la France forte, tu me réponds quoi (non tu me craches pas dessus, merci) ?

Je réponds vive la France Molle, c'est pour elle que je voterai le 6 mai prochain.

10 – Marine Le Pen meure et te lègue toute sa fortune. Que fais-tu ? Je sais c’est vache comme question, c’est pour voir si tu es venal(e).

Je la partagerai entre différentes associations comme SOS Racisme ou la Licra, je pense.

11 – Ton mot de la fin ?

Que Twitter, c'est le partage et la franche rigolade, à l'image de la vie.

Voici mes onze victimes du jour @cylk34 @fadouce @B_giraudeau @zurg_ @clement_chatain @lorelei_blue @sam_02 @ricketpick @theia__ @lambert_phil @fleurdebitume. Si vous souhaitez que vos réponses apparaissent sur ce blog, écrivez-le moi un DM.

Voici mes 11 questions :

1/ Si tu étais un conte de fées qui finit mal, lequel serais-tu ? (oui je sais ça commence bien ^^)

2/ Si tu devais embarquer un twitto sur une île déserte, qui est-ce que ce serait ? Pourquoi ?

3/ Si tu devais être une devise, laquelle serait-elle ?

4/ Si tu étais une recette de cuisine immangeable, laquelle serais-tu ?

5/ Si tu avais dû être une star déchue, qui aurais-tu choisi ?

6/ Si tu avais été une rock star, quel nom de scène aurais-tu choisi ?

7/ La chanson de tes vingts ans, quelle était-elle ?

8/ Si tu devenais président de la République, quelle serait ta première réforme ?

9/ Si tu étais un bouquin râté, lequel serais-tu (interdiction de mentionner le mien, merci ;) ?

10/ Si tu devais ressusciter quelqu'un, de qui s'agit-il et pourquoi ?

11/ Quel est ton moteur dans la vie (autre que celui de répondre à ces questions subtiles, bien sûr) ?

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BO d'accompagnement pour faire l'exercice : Lili Wood and the Prick - " Down the drain"

 

Chronique d'une vie ordinaire au détour d'un café

Le week-end, j'ai pris pour habitude de prendre un café en bas de chez moi avec mon carnet d'écriture à l'affût de la moindre idée à griffonner. Mais parfois, il n'est pas besoin d'humer l'air à la recherche d'une histoire à raconter, elles viennent s'installer d'elles-mêmes à votre table sans que vous ayez eu besoin de les y convier. Anne-Juliette, cela fait des années maintenant que je la croise de loin en loin depuis les 4 ans que j'habite ce quartier. Au début, elle ne parlait pas Anne-Juliette, elle était comme cloîtrée dans un quotidien moribond trop dur à dépasser pour elle. Maintenant quand je la croise, elle me parle avec la volubilité d'un moineau. Sa recherche d'emploi, c'est bon, c'est abouti, même si la sécurité, ce n'est pas trop son truc : "c'est un boulot de mec" comme elle dit. Sa fille dont elle est interdite de visite : "Je sais qu'en ce moment, elle a de mauvaises notes à l'école, mais je ne peux rien y faire, pourtant elle est bonne élève vous savez". Sa main arthritique, "Là je recommence à saisir des objets alors qu'avant je ne pouvais même pas éplucher une clémentine". Je lui demande des nouvelles de son ami que je n'ai jamais vu mais que je connais par coeur au gré de  ses épanchements de petite fille : "Là il est au boulot, mais ce matin, je lui ai envoyé un SMS en lui disant qu'une fois passés tous nos problèmes, nous serons enfin heureux". J'ai toujours été surprise de la facilité déconcertante avec laquelle certaines personnes déposaient des bagages devenus trop lourds auprès d'inconnus de passage. Anne-Juliette, c'est ma relation en pointillés. Parfois je la croise dans la rue et, à sa mine renfrognée, je sais qu'il ne faut pas lui parler, que la rage sourde qui l'anime par moments vous balaierait d'un revers de la main comme un fétu de paille. D'autres fois, elle se met à me suivre, en me racontant sa journée entre fous-rire et sourires tendres, même si je sais pertinemment que ce n'est pas son chemin et qu'elle a rendez-vous à l'opposé. Au départ, son attitude me décontenançait, mais j'avais beau la maintenir à distance, elle se réinvitait dans ma vie, que ce soit au coin d'une rue ou au détour d'un café, sans crier gare. Elle fait partie de ces âmes en déroute qui se raccrochent à la moindre bouée de sauvetage passant à portée de main pour éviter la noyade. Là, j'ai pris le temps de l'écouter me parler, elle en paraissait presque apaisée de cet exutoire qu'enfin je lui mettais à portée. Elle m'a parlé de sujets durs, parce que "Le psy, vous comprenez, j'arrive pas à lui parler, ça reste bloqué là" me dit-elle en désignant son coeur. Elle me parle et rit comme une midinette en se ventilant avec ses mains  beaucoup trop décharnées pour son âge. Et moi je l'écoute, tranquillement, reposant mon stylo et remerciant la destinée de me donner enfin un sujet pour mon blog. Je tourne les yeux et je le vois, lui, Cisco, qui parle tout seul, dans son jargon portugais sans que personne ne le comprenne en dehors de lui. Je détourne le regard pour observer Michel qui, lui, au contraire, ne parle jamais et reste toujours tout seul dans son coin. Je regarde Jacky qui peut passer des heures sur son ordinateur en se marrant tout seul. Enfin, mon regard s'arrête tendrement sur L'Homme-Refuge, mon mastroquet, indéboulonnable derrière son comptoir, recueillant coups de coeur et coups de gueule tombant sur son zing avec la patience et la bienveillance d'un ange. Que de vies échouées dans son café à la recherche d'une oreille attentive dans laquelle tout déverser. Mon regard revient sur Anne-Juliette. Je lui dis que je dois y aller. Alors à regrets elle repose son sac à confidences pour le réserver jusqu'à notre prochaine rencontre. Je sers la main à Cisco qui me dit au-revoir dans un langage qui n'appartient qu'à lui. Je sers dans mes bras L'Homme-Refuge en le priant de prendre soin de lui. C'était un samedi matin comme un autre, entre rêves déçus et éclats de voix fleurant bon le café.

L'art des rues

Je ne sais pas si comme moi, vous aimez vous laisser happer par une image fugace déposée par un artiste au coin d'une rue. Me concernant, je les glâne précieusement comme une gamine collecterait des images pour ses albums Panini le temps d'une récréation. Des silhouettes blanches de Mesnager en passant par les figurines délicates de Fred Le Chevalier pour arriver aux pochoirs provocants de Miss.Tic, je les compile comme autant de trophées qui transforment une simple ballade de week-end en véritable chasse aux trésors.

On peut admirer trois pochoirs de Miss.Tic sur la façade de la galerie W rue Lepic dans le 18e arrondissement.

L'un des plus jolis aphorismes que j'ai gardé d'elle, c'est "Soyons heureuses en attendant le bonheur".

Invader est un artiste qui a beaucoup écrit dans Paris. Ses vaisseaux parsèment la capitale comme autant d'ex-votos ludiques laissés à la mémoire collective. Ses oeuvres ont gagné les villes du monde entier. Invader continue de sévir incognito pour continuer à jouer en secret avec notre imagination.

Ce que je préfère sur le Love Wall parisien qui est aux Abesses, ce n'est pas tant les "Je t'aime" du monde entier qui nous sont adressés que cette Rita Hayworth lassive au phrasé provoquant qui vient imprimer notre rétine durablement.

Une simple borne de trottoir maquillée  comme une voiture accidentée surmontée d'un masque perlant du mur comme une goutte de rosée, c'est aussi cela que j'aime recueillir dans les rues parisiennes via l'obturateur de mes pensées.

Ce zèbre, rue Vincent Compoint dans le 18e, je l'avais envoyé à Alexandre Jardin en clin d'oeil à son fameux roman.

Façade d'un immeuble condamné abandonné à la verve colorée des tagueurs de passage.

Montmartre, le royaume des caricaturistes et des touristes de passage : l'un des rares endroits de Paris où les Parisiens ne vont jamais.

Couple de Fred Le Chevalier qui flirte délicatement ciselé dans l'ombre d'un mur montmartrois avec le clin d'oeil poétique qui lui sied vraiment bien.